Following on from my recent posts on the effects of the series of the recent April frosts, here are extensive extracts from today's newsletter from the Vins de Nantes:
'Edito
Dans
notre manifeste, en mars dernier, nous proclamions « Nous encaissons
les tempêtes, nous ne lâchons pas la barre :
les vignerons tiennent à leurs
vins, il se battent jusqu’au bout ». Mais la nature nous met encore une
fois à l’épreuve :
elle peut tout nous donner et
tout nous reprendre. A l’heure actuelle, les dégâts du gel recensés dans
notre vignoble
sont sévères, les secteurs du
cœur Sèvre et Maine ont été particulièrement très impactés.
A titre individuel, on est
parfois tenté de rendre les armes, tellement impuissants face au
phénomène.
Ce gel historique, qui touche
tout le vignoble français, interroge, désempare ou indigne : quels
outils techniques
pour nous protéger ? Quel régime
assurantiel efficace ? Quelle fréquence des aléas climatiques ?
Exceptionnels ou chroniques ?
Avec nos partenaires de la filière et les pouvoirs publics, du local au
national,
nous mettrons tout en œuvre pour
sauver notre vignoble, maintenir l’équilibre du marché, accompagner les
exploitations,
éviter la déprise viticole
massive et imaginer des modèles innovants pour mieux faire face demain à
ces crises climatiques.
Nous sommes conscients de la
gravité de la situation et adressons à tous les vignerons de Nantes un
message de profonde
et sincère solidarité avec une
détermination indéfectible : celle de poursuivre nos réformes pour tenir
le cap !
Christian Gauthier
Olivier Martin
Joël Forgeau
Fédération des Vins de Nantes'
De
fortes gelées deux années de suite, le scénario paraissait improbable.
Pourtant une vague de froid s’est bien abattue sur le vignoble de Nantes
à la fin du mois d’avril causant d’importants dégâts.
Au
matin du 26 avril, certains étaient déjà dans les vignes à estimer les
dégâts. D’autres ont préféré attendre, patienter encore quelques jours
pour faire le tour des parcelles. Tous font pourtant le même constat :
les gelées des 26, 27 et 28 avril, cumulées par endroits à celles du 20
avril, ont détruit une partie de la récolte à venir. Pour mesurer
précisément l’ampleur des dommages, la Fédération des Vins de Nantes a
lancé une enquête commune par commune. Les résultats reçus à ce jour
font état de 50 % de pertes et d’une certaine disparité entre les
secteurs. « Le cœur Sèvre et Maine a
été très fortement touché. Clisson, Vallet, Le Landreau, La
Chapelle-Heulin sont très impactées. Certaines parcelles sont détruites à
100 %. D’autres zones ont été un peu plus épargnées comme La
Haye-Fouassière où 20 % des vignes sont touchées. Le Sud du Lac de
Grandlieu et les Coteaux de Loire ont également enregistré un peu moins
dégâts » indique Olivier Martin, président délégué de la Fédération des Vins de Nantes.
A Bouaye, le Domaine du Haut Bourg fait état de 30 % de pertes.
« Ce ne sont pas les mêmes parcelles que l’an dernier qui ont gelé. En
2016 nous avions eu beaucoup de dégâts sur des parcelles gélives, cette
année c’est un peu différent. Au final on ne s’en sort pas trop mal » témoigne Nicolas Choblet. A Gorges, Damien Rineau estime que « 15
hectares sur 17 sont touchés à 100 %. C’est mort pour l’instant mais je
garde espoir. On est vacciné maintenant. Finalement, des gelées deux
années de suite ce n’est pas si surprenant. On avait déjà gelé en 90 par
exemple. » La gelée de 1991 reste en effet dans toutes les mémoires. Celle de 2017 y ressemble fortement.
Éoliennes, hélicos et système-D
Annoncée et attendue, cette vague de froid a toutefois surpris par sa précocité. « De 3 à 6 heures du matin nous avons eu des gelées noires » explique Nadège Brochard-Mémain, conseillère viticole à la Chambre d’agriculture. « Il y a ensuite eu des gelées blanches. Il y eu aussi un peu de grêle au Landreau le jeudi ce qui a refroidi les sols. »
Plus sévère qu’en 2016, ce coup de froid venu de l’Est a touché des
secteurs jusque là plutôt épargnés. Les conseillers de la Chambre ont
ainsi noté « des impacts entre Corcoué-sur-Logne et Rocheservière, un secteur qui ne prend jamais le gel. »
Pour se prémunir du gel et limiter la casse, plusieurs solutions ont été
déployées par les vignerons. Avec plus ou moins de réussite. Au
Landreau et à Saint-Philbert de Bouaine, des hélicoptères ont survolé
les vignes. Mais le mal était déjà fait, les appareils ne pouvant
décoller que 30 minutes après le lever du soleil. Les éoliennes, les
canons à air pulsé ou encore l’aspersion ont permis de sauver des
bourgeons. Des feux de paille ont également été allumés de manière à
créer un écran de fumée protecteur. Quant aux produits anti-gel, Nadège
Brochard-Mémain estime « ne pas
avoir assez de recul sur leurs résultats. Certains en ont utilisé mais
n’ayant pas installé de témoins, on ne peut pas savoir s’ils ont
fonctionné ou non. » Beaucoup en tout cas s’interrogent sur la
nécessité de s’équiper et avec quels appareils. Reste la question du
coût et des aides possibles. Carmen Suteau, élue à la Chambre
d’agriculture, milite par exemple pour une prise en charge dans le cadre
du PCAE, le plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations
agricoles.
Situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ?
Pour
accompagner au mieux les vignerons, la filière viticole se mobilise. Le
Conseil Stratégique de la Fédération des Vins de Nantes se réunira le
11 mai pour définir une stratégie de crise. « L’ensemble
du Val de Loire étant concerné, la CVVL, la Confédération des Vignerons
du Val de Loire, va s’emparer du dossier. Elle fera remonter les
demandes auprès des autorités » annonce Olivier Martin. Une
délégation composée de représentants de la Fédération, de la Chambre, du
SVIN et de la FNSEA a également rencontré la Direction Départementale
des Territoires le 4 mai. Une réunion sur le terrain pour dresser un
état des lieux précis de la situation. Qu’attendre désormais des
autorités ? « Le vignoble a besoin de bien plus qu’un report de charges sociales ou d’un allégement de la taxe sur le foncier non bâti » estime Olivier Martin. « A
situation exceptionnelle nous devons trouver des aides exceptionnelles.
L’ensemble des élus de la Fédération apporte un soutien sans faille à
tous les vignerons touchés par le gel. Ils peuvent compter sur notre
mobilisation pour porter leurs préoccupations et leurs demandes auprès
des pouvoirs publics. »
« Rester prudent »
A
l’heure du bilan des dégâts il est aussi légitime de s’interroger sur
l’impact de ce gel sur les marchés. Pour Bernard Jacob, directeur
d’Ackerman et président de l’Union des Maisons et des Marques des Vins
de Loire (UMVL), « il faut rester
prudent. Il ne faut pas alarmer les marchés inutilement. On ne sait pas
encore ce que l’on va récolter. En 2016, les estimations étaient
alarmistes et la récolte a finalement été supérieure. » Quant aux cours, Bernard Jacob estime que « cela va contribuer à un maintien voire à une évolution des prix tout en restant mesurés pour conserver les marchés. »
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