La Coulée de Serrant: joint statement – Nicolas Joly and Eric Morain + reaction from fédération viticole de l'Anjou

Nicolas Joly

Eric Morain with Olivier Cousin: Angers October 2013

A joint statement from Nicolas Joly and Eric Morain, his lawyer  

'Le célèbre vignoble de La Coulée de Serrant quitte Interloire, entre en résistance et annonce la création de son propre Organisme de s Défense et de Gestion 

Dans une lutte qui dure depuis des années entre des viticulteurs qui refusent de donner un pourcentage de leur chiffre d’affaires aux inter-professions Nicolas Joly (La Coulée de Serrant) a décidé de faire appel du jugement du 3 février dernier qui l’a condamné à la demande d’Interloire.

De quoi s’agit ? Il s’agit des Contributions Volontaires Obligatoires, oxymore de technocrate pur jus.

Par une loi que “seule la France peut créer “ et qui serait inapplicable dans d’autres pays européens, les viticulteurs sont censés verser une partie de leur chiffre d’affaires aux  interprofessions elles-mêmes censées représenter leurs intérêts.

Et c’est là que le bât blesse.

Ceux qui cultivent en bio ou biodynamie depuis des décennies et produisent de ce fait des goûts représentants toute l’expression de leurs terroirs, voient leurs cotisations utilisées pour vanter les charmes de vins “totalement apatrides” : des vins orphelins, sans racine, sans histoire.

Le lien au sol étant amoindri par les désherbants et le lien au micro-climat étant affaibli du fait d’une sève  empoisonnée par les traitements dit systémiques, une technologie souvent intense devient alors incontournable au cellier  pour aboutir, d’une manière hélas totalement légale, à plus de 350 profils de goûts différents  et imitables dans le monde entier, liée à l’usage de 350 levures aromatiques souvent issues de technologies génétiques . Bien d’autres artifices   comprenant enzymes, colles, phosphates, gommes, copeaux, concentrateurs, centrifugeurs, etc, flattent le consommateur qui n’a pas le droit d’être informé sur une contre-étiquette de tous ces ajouts.

Par constrate, La Coulée de Serrant a été planté en 1130 par les moines cisterciens et est toujours resté en vigne depuis. Le domaine a été repris par la famille Joly en 1961. Depuis 1981, le domaine est conduit en biodynamie, un troupeau de vache produit le fumier, un troupeau de mouton gère l'enherbement dans les vignes en hivers, 2 hectares de nos plus vieilles vignes sont travaillées au cheval. La Coulée de Serrant surplombe la Loire et bénéficie de la réverbération du soleil.

En aucun cas on ne peut accepter que cette démarche respectueuse et responsable depuis plus de 30 ans  puisse mettre les vins technologiques et les vins au goût authentique dans le même panier.

Or, Interloire,  dont  les intérêts sont aussi financiers, n’a jamais voulu entendre cette partie-là des professionnels et ce, malgré les demandes réitérées.

Ces cotisations – outre qu’elles sont un scandale quant à l’utilisation qui en est faite - ne sont pas dues sur le fond et c’est un devoir citoyen de réunir tous ceux de plus en plus nombreux qui contestent ces abus légalisés en viticulture comme dans beaucoup d’autres secteurs. 

Le vignoble de la Coulée de Serrant constituant à lui seul une appellation contrôlée de 7 hectares seulement, il a décidé de s’engager à créer pour lui seul un Organisme de Défense et de Gestion tel que prévu par les articles  L.642-17 et suivant du Code Rural, quittant ainsi Interloire dans le but de promouvoir les principes qui guident sa production. 

Pour l’ensemble de ces actions, il sera assisté et conseillé  par Me Eric MORAIN, Avocat au Barreau de Paris qui se réjouit, une fois encore, de travailler à la défense des terroirs viticoles angevins contre une industrialisation du goût et une tromperie des consommateurs.' 

Nicolas JOLY, Vigneron.

Eric MORAIN, Avocat à la Cour

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Reaction to La Coulée de Serrant leaving InterLoire by Laurent Menestrau, président de la fédération viticole de l'Anjou:

"I think the reasons given by Nicolas Joly for leaving Interloire are a little false. The Interprofession doesn't just communicate about wine but it also funds research, the collection of statistics etc. as well as defending the Loire appellations. I don't understand why Mr Joly objects to paying the small subscription per bottle when his wine sells for 60-70€ a bottle. 

Furthermore we will now be introducing a two-tier subscription system with producers having the option of paying less if they don't want to fund the promotional side of Interloire's work."

Update from Nicolas Joly 26th March 2015
Un bref resumé meme si bien sur c’est trop tard.
 
Nous avons longtemps exasperé par Interloire, sa gestion de communication principalement orienté sur les vins conventionnels e/ou issu de negoce.
 
Tout seul contre l’interprofession nous avons perdu notre proces, Coulée de Serrant etant en passe de devenir une AOC a elle seule nous avions la possibilité de creer notre propre ODG.
 
A cette decision nous avons été contacté par la federation viticole qui est notre ODG actuel et qui etait tres ennuyé de cette idee (qui pourrait faire boule de neige..) la Fédé nous ayant toujour beaucoup soutenu et aidé sur de nombreux dossier nous ne voulions pas leur “tirer dans les pattes” cela n’aurait pas été correct.
 
La fédé a organisé un rdv avec Interloire (que nous n’avions jamais pu obtenir avant) pour une conciliation qui a aboutit un accord correct pour tout le monde.
Si cela fonctionne nous resterons, si les promesses d’Interloire ne sont pas tenu nous les quitterons l’année prochaine.

(Brief translation: The Federation Anjou organised a meeting between Interloire and Nicolas Joly. An agreement was reached. If the promises of Interloire are kept Coulée de Serrant will remain in Interloire. If not C de S will leave next year.)